La principale utilisation du cheval fut, pendant des siècles et jusqu'à la fin du 19ème siècle, le dépiquage des céréales. Toutes les bêtes valides participaient à ce travail excessivement fatiguant pour les chevaux comme pour l'homme qui les conduisait.

Une douzaine de chevaux était accouplés par paire et regroupés en "rodo" (en cercle). Ils tournaient pendant des heures sur les gerbes de céréales et le gardian servait de pivot.

A la fin de la campagne de dépiquage (qui durait environ deux mois), les chevaux étaient d'une extrême maigreur et souffraient de multiples plaies provoquées par le frottement continuel des épis.

Avec la modernisation et l'apparition des machines à battre, ce travail disparut, et par la même, le supplice des chevaux aussi.

Cependant, le cheval Camargue remplit depuis longtemps une autre attribution : celle de "chivau de bouvino" (cheval de taureaux).

 

Fidèle compagnon du gardian, le cheval Camargue est indispensable à la réalisation de l'ensemble des travaux sur la manade de taureaux camarguais. Il semble prendre plaisir à garder, trier ou conduire les taureaux. Le gardian lui apprend les manœuvres à exécuter et le cheval apporte de lui même les connaissances de son instinct animal.

Pour le rassemblement de la manade, le gardian part à cheval et tout en longeant et vérifiant l'état des clôtures de son immense herbage, il rattrouppe les taureaux se trouvant sur son passage afin de les dénombrer. Cette inspection dure souvent pendant des heures.

Pendant la saison estivale, les spectacles taurins sont très nombreux. Le gardian et son Camargue doivent se dépenser sans compter pour trier, conduire et parquer le bétail participant à ces manifestations. C'est dans cet exercice que se révèle toute la souplesse, l'agilité et l'intelligence du Camargue. Enchaînant écarts à droite ou à gauche, bondissements rapides, galops effrénés comme arrêts brusques, c'est grâceà ces talents précieux que le gardian peut accomplir ce travail difficile et risqué.

Ce sont les mêmes aptitudes qui sont mises à contribution lors de la Ferrade. Cette opération consiste à poursuivre et trier à cheval le jeune veau d'un an (l'anouble) pour le marquer au fer rouge de l'emblème de la manade. Le veau étant plus leste et plus agile que les taureaux adultes, il oblige souvent le Camargue à exécuter une poursuite encore plus mouvementée. Le terme de Ferrade est également utilisé pour le marquage des chevaux.

L'Abrivade est une autre utilisation du cheval Camargue. Autrefois, les gardians conduisaient les taureaux participants aux fêtes traditionnelles, au milieu d'une foule frénétique, à travers les rues du village et jusqu'aux arènes. Aujourd'hui, ce spectacle à tendance à disparaître car les routes goudronnées le rendent dangereux. Néanmoins, quelques manadiers perpétuent cette tradition. Une fois encore, le cheval Camargue se distingue dans l'accomplissement de cette action délicate. Indifférent aux cris et gesticulations de la foule, lui seul sait retenir le taureau qui veut fuir tout en assurant son équilibre sur la chaussée glissante.

En plus de son rôle de cheval de travail, le Camargue est aussi un élément indissociable des fêtes traditionnelles camarguaises.

Les jeux gardians, spectacles haut en couleurs, sont le fruit de la plus pure tradition provençale et languedocienne et remontent au temps où les gardians, lors des fêtes de villages, rivalisaient d'adresse afin de prouver leurs qualités et celles de leurs montures. Pratiqués en Camargue, ces jeux, plein d'action, remportent un succès croissant tout au long de l'année auprès des touristes et des gens du terroir. Les gardians sont vêtus du costume traditionnel : veste noire en velours, chapeau traditionnel en feutre et pantalon avec liseré noir sur la couture du côté.

Voici quelques exemples des jeux pratiqués :

Le jeu de l'orange : des femmes appelées " Arlésiennes " se placent autour de l'arène et tendent une assiette contenant une orange. Les cavaliers lancés au galop doivent attraper chaque orange et la lancer dans le public.

Le jeu du bouquet
: un gardian se détache du groupe et va chercher un bouquet que lui offre une Arlésienne, puis il va défier les autres cavaliers qui devront tenter de lui dérober le bouquet.

Le jeux du foulard
: les cavaliers sont répartis en deux équipes. Ils ont chacun un foulard accroché à l'épaule droite, et ne doivent pas se le faire arracher par l'adversaire.

Le jeux de l'anneau
: tout autour de l'arène sont disposés des potences auxquelles est accroché un anneau. Le cavalier aidé d'un long bâton (ou de son trident) doit se lancer au galop et attraper les anneaux.

Le saut de cheval à cheval
: un gardian lancé au galop sur son cheval doit sauter sur un autre cheval en liberté.

 

Et voici quelques exemples de FÊTES ET MANIFESTATIONS LOCALES ou le Cheval Camargue est présent :

25 Décembre : Noël provençal - Défilé et bénédiction des gardians, des arlésiennes ainsi que leurs montures.

Pâques (Arles) : Féria pascale - Défilé

Dernier dimanche d'avril (Arles) : Fête de Saint-Georges (patron des gardians) - Défilé des gardians et des chevaux, groupes folkloriques, jeux de gardians dans les arènes.

Pentecôte (Nimes) : Samedi de la Féria - Rassemblement et défilé.

24 et 25 Mai (Stes Maries) : Pèlerinage des gitans - Défilé

25 Mai (Stes maries) : Journée a la mémoire du Marquis de Baroncelli - Défilé, jeux dans les arènes.

Juin (Stes maries) : Fête du cheval et de la maintenance - Défilé, jeux.

20 Juillet (Stes Maries) : Festo virgirienco - Défilé, jeux.