Dans le monde du cheval, la Camargue fait figure d'exception : c'est l'une des plus petites régions à posséder sa propre selle traditionnelle.

En effet, les gardians possèdent un type de selle bien spécifique, parfaitement adaptée à leurs montures ainsi qu'à leur travail avec le bétail. Elle est étudiée pour satisfaire tous les critères de sécurité et de confort. Très emboîtante, elle est faite à la mesure du cavalier et lui assure une très bonne assise car d
ans le travail du taureau, le gardian doit souvent en plein galop crocheter à la poursuite d'un animal, faire de brusques virevoltes que la souplesse du cheval rendrait périlleuses, si le cavalier n'était emboîté dans sa selle comme dans un fauteuil.

La selle est haute et à dossier. Sa confection sur mesure et cousue à la main par un artisan, ne demande pas moins de 120 heures de travail. Elle est traditionnellement confectionnée en cuir fauve et se patine avec le temps et l'usure. Parmi les selleries les plus réputées, citons Servière, Meffre ou Pujolas.

 

L'arçon (l'arçoun) est composé de deux pièces de bois renforcées de deux platines en métal (ou bandes d'arçon) sur lesquelles s'accrochent les étrivières.

Les quartiers sont généralement carrés et le tapis (lou couvertoun) est traditionnellement en feutre à damier marron et blanc, il est bordé de cuir ou 'simili' marron sur tout le tour et comporte un renforcement en cuir au passage des sangles..

A l'avant de la selle, se trouve le pommeau (lou poumèu), où s'accrochent les sacoches (li sacocho) dans lesquelles le gardian met de menus objets.

A l'arrière, le troussequin (lou troussaquin), plus haut que le pommeau, forme deux cornes s'adaptant parfaitement au contour de la hanche.

Les étrivières longues supportent les étriers (lis estrièu) ajourés et fermés sur le devant devant afin que le pied ne reste pas pris en cas de chute.

Au troussequin s'accroche la croupière (la couiero) qui empêche la selle de venir sur le garrot, alors qu'à l'avant la martingale (la martegalo) empêche les sangles de glisser en arrière.

Le surfaix (lou surfai) passant sur le siège de la selle l'empêche de chavirer pendant le travail.

Le noeud des sangles est dit noeud de gardian et possède la particularité de se serrer à la traction.

   
 
   

La bride (la brido) est en cuir et se compose de la têtière, du frontal, de la sous-gorge, des montants et de la muserolle. Elle n'offre rien de très particulier sinon que les rênes, également en cuir, sont noués afin de ne pas glisser si on les abandonnes sur l'encolure.

Le mors (lou mor) est un mors de bride droit ou brisé. Les branches sont reliées sous la bouche par une gourmette. Il doit être utilisé avec douceur. En monte Gardianne, les actions de mains sont toujours fines et très souples.

Le caveçon (lou cabassoun) est une sorte de chaîne articulée qui rappelle un peu la chaîne de bicyclette à laquelle sont rattachés les rênes de caveçon. Les gardians sont parmi les derniers cavaliers à conserver l'usage du caveçon. Ils sont en effet amenés à devoir arrêter court des montures jeunes et pleines de fougue, ce qui peut s'avérer essentiel lors du travail avec les taureaux. Aujourd'hui, le caveçon est souvent entouré de toile ou de cuir afin d'adoucir son contact.

Le seden (lou seden) est une corde d'une dizaine de mètres de long tressée avec des crins de jument qui sert à capturer ou attacher les montures. De par une agréable combinaison de couleurs, il sert aussi dans les manifestations de parure au cheval ainsi qu'à son harnachement.

                                   
             
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